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Conquérir de nouveaux marchés avec du lait certifié commerce équitable

Les éleveurs de La Brique Rose, à l'image de leur président Florian Leguay, voient leur lait rentrer dans les critères d'Egalim.

La Brique Rose, groupement de producteurs de la Haute-Garonne, vient de se faire labelliser « Lait français équitable » par Max Havelaar. Le principal intérêt est de pouvoir, désormais, viser la restauration collective publique.

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« On cherchait la porte d’entrée la moins contraignante possible vers les critères de la loi Egalim », témoigne Florian Leguay. Cet éleveur de vaches laitières est également président de l’association de producteurs de La Brique Rose. Cette marque rassemble douze éleveurs de la Haute-Garonne, qui vendent leur lait à la laiterie Yéo Frais, basée à Toulouse, depuis deux ans. Mais, depuis cet été, la marque a passé la vitesse supérieure, puisque son lait UHT est certifié commerce équitable par Max Havelaar. De quoi lui permettre de remplir les critères de 50 % de produits bio, de qualité ou équitable que doit intégrer la restauration collective dans ses menus, dans le cadre de la loi Egalim.

Du potentiel

« Ce marché a un gros potentiel, parce que nous sommes dans le département de Toulouse, souligne Florian Leguay. Il existe des débouchés avec des quantités importantes et sur des longues durées. Avec La Brique Rose, jusque-là, on s’est fait une petite place dans les grandes surfaces. On espère qu’Egalim nous permettra d’écouler davantage de quantités mieux rémunérées. »

Yéo Frais rachète le lait, pour fabriquer ses propres produits, « 15 à 20 centimes de plus que les autres laiteries du Sud-Ouest », se félicite l’éleveur. Ce à quoi 20 centimes sont ajoutés lorsque le lait est transformé en Brique Rose. D’où l’intérêt, pour les éleveurs, de développer ce marché.

« Les éleveurs haut-garonnais ont raison de viser Egalim », assure Blaise Desbordes, directeur de Max Havelaar France. La preuve par l’exemple de certains éleveurs de la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin, labellisée depuis deux ans. « Aujourd’hui, leurs produits sont vendus dans 900 à 1 000 cantines publiques ! », s’enthousiasme Blaise Desbordes. Sans compter que ce label est apposé sur toutes les Brique Rose, y compris en grandes surfaces. Or, met en avant le directeur, « le marché du lait, dans sa globalité, a connu une baisse de 0,8 % en 2023, mais les ventes de lait équitable ont augmenté de 5 % en volume ».

Rémunérer les pratiques vertueuses

Pour les agriculteurs qui veulent se faire labelliser, le cahier des charges est précis. Son respect est contrôlé par un organisme indépendant, avec un coût de 2 000 € environ pour six ans. Première règle à suivre : le lait doit être tracé. Ensuite, l’alimentation doit être sans OGM. « Ça fait un surcoût mais la Brique Rose donne 10 € les 1 000 litres pour compenser », détaille Florian Leguay. Le troupeau doit avoir accès à l’extérieur au moins 120 jours par an. Citons également la nécessité de signer la charte des bonnes pratiques d’élevage, de garantir un espace minimum en stabulation…

Améliorer les pratiques

« Il y a des critères obligatoires d’entrée et d’autres sont évolutifs, ce qui permet de s’améliorer au fil du temps, ajoute l’éleveur. Surtout, ça permet de mettre en place des pratiques vertueuses qui sont rémunérées. » Ainsi, l’acheteur s’engage sur une durée de trois ans sur un prix minimum certifié par Max Havelaar, et à abonder une prime de développement. « Pour La Brique Rose, cette prime est de 20 € les 1 000 litres, témoigne Blaise Desbordes. C’est une cagnotte commune aux agriculteurs, qui doit être fléchée sur des investissements de transition environnementale et de secours social en priorité. »

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